La génèse du Mésocentre Aquitain

La simulation numérique a connu un très fort développement à l’Université de Bordeaux depuis une vingtaine d’années. Dès 1993 apparaît la nécessité de regrouper les moyens de calcul de plusieurs laboratoires dans un centre de calcul.

Le Pôle MNI (Modélisation Numérique Intensive) remplira cette fonction, jusqu’en 1998, pour plusieurs laboratoires de Chimie, de Physique et de Mathématiques Appliquées. Ce centre de calcul avait au moment de sa création des calculateurs Cray J916 et T3E. L’élargissement des acteurs du calcul intensif et le besoin d’une plateforme viable de niveau intermédiaire, i.e. entre les centres nationaux (IDRIS, CINES) et les laboratoires, conduira ensuite à la création du Pôle M3PEC (Modélisation Microscopique et Mésoscopique en Physique, en Environnement et en Chimie).

En 2002 un supercalculateur IBM p690 (32 processeurs et 64 Go de mémoire) a été acquis, ce qui a permis de consolider la communauté scientifique du campus Bordeaux 1. Forts de cette nouvelle dynamique, l’Action Concertée Incitative du MRNT pour la création de Mésocentres Régionaux et un cofinancement assuré en grande partie par la Région Aquitaine ont assuré la poursuite du développement du centre de calcul. Sur le plan de l’ouverture ceci impliquait la satisfaction de besoins croissants avec les nouvelles structures (IECB, CELIA, LaBRI) et surtout une ouverture très forte au-delà du campus de Bordeaux 1 en intégrant les partenaires naturels en Aquitaine que sont les autres universités Bordelaises, en particulier l’Université Bordeaux 2 et l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. Les Ecoles d’Ingénieurs bordelaises qui intègrent un enseignement au calcul parallèle ont alors la possibilité d’accéder aux machines du Pôle dans le cadre d’un cursus bien défini. Le supercalculateur installé en 2006 était un IBM p575 disposant de 14 noeuds de 16 processeurs chacun, soit un total de 224 processeurs délivrant une puissance de crête globale de 1.34 Tflops et pouvant accéder à 448 Go de mémoire distribuée.

En 2010, pour répondre aux besoins croissants d’une communauté scientifique toujours plus large, le Pôle M3PEC devient le MCIA (Mésocentre de Calcul Intensif Aquitain) et diversifie ses services et moyens de calcul (Grille et cluster). Porté par l’ensemble des établissements Aquitains, ce projet a l’ambition de donner une véritable dimension régionale au Mésocentre. Ainsi, il ne se limite pas à la simple mise à disposition d’équipements mais vise :

  • La mise en place d’actions impliquant l’ensemble des acteurs pour favoriser le développement de la recherche dans l’ensemble des domaines concernés par la simulation numérique.
  • L’aide aux transformations que doivent opérer de petites ou moyennes entreprises d’Aquitaine confrontées à des problématiques de plus en plus complexes.
  • La stimulation des échanges et transferts de compétences au sein d’une vaste communauté par l’organisation d’évènements favorisant les échanges.

Ce projet prévoyait notamment l’acquisition d’un supercalculateur et c’est la solution proposée par les sociétés Clustervision/DELL qui a été sélectionnée en avril 2011. Ce nouveau supercalculateur de 3168 cœurs fournissant 39 Tflops de puissance de calcul a été inauguré et mis en service lors d’une journée scientifique qui s’est tenue à Bordeaux le 25 novembre 2011.

En 2017, suite au financement acquis par un CPER pour acquérir le calculateur suivant, la communauté scientifique réunie dans le MCIA a souhaité refonder le mésocentre : un projet a été présenté à l’université de Bordeaux qui a aboutit à la création de l’unité de services MCIA, labellisée plateforme de recherche de l’université de Bordeaux en 2019. La même année, le MCIA a installé la machine de calcul curta, d’une puissance de 760 TFlop/s sur 12000 cœurs, utilisée par plus de 25 laboratoires et plus de 500 utilisateurs sur les sites de Bordeaux et de Pau, dans des disciplines variées (physique, chimie, mécanique, astronomie, océanographie, mathématiques appliquées, informatique, économie, médecine, biologie, etc.). Il a aussi installé le système de stockage iRODS dédié à la conservation de données scientifiques volumineuse. D’une capacité de 300 To, il est réparti sur plusieurs sites en Nouvelle Aquitaine.

Rapports d’activité